Rohff, de son vrai nom Housni Mkouboi , est un rappeur français d'origine comorienne né à M'Beni, Ngazidja, aux Comores, le 15 décembre 19772, mais ayant passé les premières années de sa vie à Mbéni, au nord de la Grande Comore. Il arrive en France en 1989 à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) et s'installe ensuite à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). Rohff est grandement influencé par le rap américain, notamment par Tupac, Dr. Dre, Ilias ou encore Notorious Big, que l'on peut considérer comme sa première source d'inspiration. Il est le frère du rappeur du Groupe TLF, Ikbal.

Housni naît à mvouni aux Comores, son pays d'origine. Ses parents se séparent après avoir mis au monde trois garçons. Mme Mkouboi part chercher du travail en France. C'est Housni qui la rejoint le premier. Il ne parle que le comorien (shikomori), un mélange de swahili et d'arabe. « J'ai redoublé d'efforts pour apprendre le français. Je suis attaché à cette langue. ».

L'enfant est bon élève jusqu'à l'adolescence puis décroche : « J'ai fait les 400 coups, raconte-t-il, et j'ai toujours été trop loin. Ma culture comorienne ne m'a pas de me reprendre à temps. » Voyou, il se voit plutôt comme un « cassos », un cas social, suivi par un éducateur, qui « avait une pipe, des lunettes double foyer, des bottes de géant vert » et à qui il jetait des seaux d'eau depuis la fenêtre pour l'empêcher d'entrer. Aujourd'hui, il voudrait prendre des cours par correspondance pour passer son bac : «J'ai tout simplement envie de me cultiver. J'aurais pu aller en seconde générale, et je suis allé en BEP. Un conseiller de "désorientation" m'avait dit qu'en chaudronnerie, tu pouvais te faire 10 000 francs par mois. BEP structure métallique, c'était pas mon truc. Tous les matins, le prof te tapait sur les pieds pour voir si tu portais tes chaussures de sécurité.

Son truc, c'était plutôt les baskets, le rap, écrire en studio, traîner dans la rue avec les copains de la Mafia K'1 Fry. Il prit comme nom de scène ROHFF (Qui signifie Rimeur Original Hardcore Flow Fluide3). Il écrit des textes engagé contre l’État, le système, la police. «Ma mère, elle tombait sur mes cahiers quand elle faisait le ménage, et elle se disait : "Mais qu'est-ce qu'il raconte mon fils ?" Elle, elle était fière de pouvoir dire que je ne manquais de rien. Moi j'écrivais qu'elle avait du mal à payer l'électricité. Alors, elle se sentait limite honteuse de moi que je sois un voyou.» 4

Plus que la prison ou les rumeurs, c'est de voir sa mère pleurer au tribunal qui lui a fait le plus mal. A la demande de cette dernière, il a voulu récupérer son cadet qui ne donnait plus de nouvelles, mais il y est allé armé à cause des rivalités du rap, des menaces de mort. Rohff se reconnaît volontiers «nerveux». «Très parano», dit plutôt un ami. Jalloud a porté plainte pour menaces, et toute la famille s'est retrouvée au tribunal. «Mon frère, je lui pardonne par devoir pour ma mère, mais je ne veux plus avoir affaire à lui. Voir notre vie étalée comme ça sur la place publique aurait pu nous rapprocher. Mais il a continué à dire ses conneries tout en souriant.» Aujourd'hui Rohff vit en couple avec ses trois garçons de 6, 1 an et quelques mois : «Je les regarde dans les yeux, je suis heureux. Je voudrais leur donner ce que moi je n'ai pas eu : la présence d'un père.»